JEFTA: l’accord de libre échange entre l’UE et le Japon

En négociation depuis 2013, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon JEFTA (Japan-EU Free trade agreement- Accord de libre-échange entre l’UE et le Japon) a été signé le 17 juillet 2018 et est entrer en vigueur depuis le 1er février 2019.

L’enjeu du JEFTA

Le Japon est la quatrième économie mondiale ce qui représente un potentiel considérable de croissance pour les entreprises internationales notamment pour celles spécialisées dans le transport international de marchandises. Malgré cela, le Japon n’est que le septième marché d’exportation de l’UE, le deuxième partenaire commercial  de l’UE en Asie (après la Chine).

Il existait de nombreux freins au développement des échanges commerciaux avec le Japon tels que :

  • Des droits de douane élevés sur certains produits,
  • Des coûts de mises en conformité avec les règles et réglementations japonaise lorsque qu’elles ne sont pas à l’échelle des normes internationales,
  • Des entraves techniques au commerce qui empêchent les entreprises étrangères de participer aux marchés publics dans certains secteurs,
  • Des normes différentes sur les voitures  et les pièces détachées qui augmente donc le coût de fabrication de ces produits destinés au Japon par rapport à ceux destinés à l’UE

Ce qui représentait un surcoût de 10 à 30% pour les exportateurs.

Cet accord de libre-échange ouvre à l’UE un marché de 511.8 millions de consommateurs envisageable. Dans la situation inverse, pour le Japon la JEFTA lui permet de déboucher sur 126 millions de consommateurs.

Les gains attendus

L’accord JEFTA, selon une étude indépendante, permettrait d’augmenter les exportations jusqu’à 25% après la suppression de tous les freins évoqués précédemment. Pour exemple, les exportations de produits alimentaires transformés pourraient augmenter jusqu’à 180%. De plus, le Japon a donné son accord pour aligner ses normes de fabrication automobiles sur les normes internationales qu’applique l’UE. Cela va donc permettre de faciliter les exportations des constructeurs automobiles de l’UE vers le Japon.

Chaque milliard d’euros d’exportations représente environ 14 000 emplois en Europe. Donc, plus l’Europe exporte plus elle génère et sauvegarde des emplois.

La France doit poursuivre ses efforts pour accroître son attractivité pour compenser un Brexit sans-accord (Voir : https://www.evertrans.fr/brexit-do-you-get-it-comprendre-se-preparer/ )

Quelles entreprises en bénéficient ?

JEFTA facilitera les exportations des entreprises qui conçoivent et/ou vendent  les produits suivants :

  • Produits agroalimentaires
  • Machines électriques
  • Produits pharmaceutiques
  • Dispositifs médicaux
  • Véhicules à moteur
  • Matériel de transport
  • Textiles et habillement
  • Chaussures et articles en cuir
  • Produits forestiers
  • Les machines électriques
  • Les produits chimiques

Les entreprises proposant les services suivants seront-elles aussi bénéficiaire :

  • Service aux entreprises
  • Service financiers
  • Télécommunications
  • Transport
  • Distribution
  • Services postaux et de courtier

Les opérateurs agrées OEA (Opérateur Economique Agrée) seront avantagés face à la concurrence concernant les opérations import/export avec le Japon. En effet, le statut OEA est reconnu entre l’union Européenne et celui-ci (équivalent du AEO– Autorised Economic  Operator japonais)

Les principales mesures mises en place

Les principales mesures du JEFTA permettent :

  • L’élimination progressive des droits de douane sur plus de 97% des produits
  • La suppression des quotas d’importation
  • La concordance des normes européennes et japonaises
  • L’étiquetage des articles textiles sera harmonisé
  • La reconnaissance de plus de 200 IGP (avantage pour l’agroalimentaire européen)
  • L’ouverture des marchés publics (accessible d’avantage pour les européens)

Une nouvelle image sur le monde

Cet accord commercial est l’accord le plus important jamais signé par l’Union Européenne. C’est le 1er accord commercial international qui intègre la lutte contre le changement climatique. Il stipule des normes qui défendent le travail, la sécurité et la protection de l’environnement et des consommateurs. Il renforce les engagements de l’UE et du Japon sur le développement durable et la lutte contre le changement climatique et préserve pleinement les services publics.

De plus, l’accord donne naissance à une zone de libre-échange dont la richesse produite s’élève à près d’un quart du PIB mondial.

Sur un plan géopolitique, cet accord économique majeur entre deux des plus grandes puissances économiques mondiales démontre qu’on ne compte pas subir la stratégie de protectionnisme américaine.

Au vu de nombreux accords internationaux tels que l’ALENA, les BRICS, le CETA ; il devient vital et logique pour l’avenir de l’UE de développer des accords sur le continent asiatique.

Source : Douane.gouv.fr – European commision

Eva PARENTE